Le drapé du quotidien
La première intention de cette collection était d’ancrer le drapé dans la réalité contemporaine, de le faire sortir de son cadre historique et sacré pour l’inscrire dans la vie de tous les jours.
J’ai voulu confronter la noblesse du geste sculptural à la simplicité du vêtement ordinaire : un jean, une chemise, un manteau — ces pièces du quotidien deviennent le support d’un travail de drapé, de plis et de superpositions.
Ce dialogue entre le banal et le sacré donne naissance à une silhouette nouvelle, où le confort et la fluidité s’entrelacent.
Le drapé, habituellement perçu comme solennel ou cérémonial, se réinvente ici dans un langage du mouvement et de la spontanéité, apportant à des vêtements familiers une dimension poétique et presque spirituelle.
Les nœuds comme secret du drapé
Le nœud est devenu un élément central de ma recherche : il représente le point de tension, l’endroit où le drapé se retient, se resserre, ou au contraire se libère.
Il symbolise ce qui se cache derrière la beauté du drapé — cette part d’intime, de fragilité et de retenue qui se dissimule sous la surface.
Dans la collection, le nœud n’est pas seulement un détail ornemental : il est un langage, une manière de suggérer que chaque pli, chaque tension du tissu, naît d’un geste, d’une émotion, d’un secret.
À travers ces attaches visibles ou dissimulées, j’ai voulu exprimer la poésie silencieuse du textile en mouvement, et cette beauté fragile qui naît de ce que le vêtement choisit de ne pas dévoiler entièrement.
Les plis comme zones de mystère
Les plis occupent une place essentielle dans cette collection. Inspirés des statues de plâtre et de marbre, ils deviennent plus qu’un effet de volume : ils sont une zone de flou, un espace de mystère.
Sur les sculptures, les plis sont utilisés pour cacher, adoucir ou protéger certaines parties du corps — un geste de pudeur, mais aussi de beauté.
J’ai voulu retranscrire cette idée dans mes silhouettes : le pli agit comme un voile mouvant, il crée des zones d’ombre et de lumière, il dissimule tout en dessinant la forme qu’il recouvre.
Cette dualité entre révéler et dissimuler devient une métaphore du corps et de la sensibilité : ce que l’on perçoit n’est jamais tout à fait ce qui est montré.
Ainsi, les plis deviennent le langage du non-dit, une manière d’habiller le mystère avec douceur et intention.
larria raphaël 2025 portraitintérieur©
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